Découverte du centre historique de Bormes-les-Mimosas

Figues, rues casse-cul et Bernadette Chirac…

  • Après l’épisode Porquerolles, je refais appel à ma ghostwriter préférée pour une nouvelle aventure, cette fois, à Bormes-les-Mimosas. C’est parti !
  • Le mail de notre organisatrice se termine par une recommandation : « Et n’oubliez pas les vêtements de pluie, les parapluies, de bonnes chaussures de marche. Tiens les lunettes de soleil ne sont pas mentionnées ! La météo de ce second jour d’automne nous en dévoilera avec vigueur la raison au cours de l’après-midi.
  • Dès 7h 20 les cinq voitures que se sont partagé les vingt participants arrivent à l’heure dite pour la visite de Bormes les Mimosas.
  • Nous sommes d’emblée séduits par l’exubérance de la végétation souvent d’origine tropicale même si certaines nous sont familières à Vence et sur la Côte d’Azur.  Les palmiers sont particulièrement bien représentés.

Retour aux sources

  • La création de Bormes remonte à 400 avant J-C.
  • Bormes et Le Lavandou ne formaient qu’un seul et même lieu.
  • On y exploitait les salins, le fer, le plomb. Au IXème siècle les Borméens furent contraints de se réfugier sur la colline pour se protéger des envahisseurs, corsaires, Gênois, Normands, Espagnols.
  • Le nom du village pourrait venir de Bormo qui signifie « eau jaillissante » en provençal, les sources y étant nombreuses.
  • Les Borméens s’adonnèrent à l’agriculture : culture de la vigne, fèves et blé occupèrent la majeure partie du territoire.
  • Des ruines attestent de l’activité de moulins à vent. Nous savons bien que le vent, dans ce département, a un sacré caractère.
  • S’y ajoutèrent l’exploitation des chênes lièges pour les bouchons et autres objets en liège, la récolte des olives, des fruits et des légumes. De nos jours artisanat et tourisme prospèrent.

Mimosas omniprésents

  • En 1914 Bormes et le Lavandou (sur la côte) se séparèrent. En 1968 fut créé le port de Bormes pour compenser la perte de celui du Lavandou.
  • Depuis cette date Bormes est classé station climatique puisque le tourisme hivernal y est favorisé et le village s’est vu apposer la mention « Les Mimosas » en référence aux mimosas omniprésents, de la famille des acacias, rapportés d’Australie par les Anglais.

Quelques chiffres :

  • Il existe pas moins de 1 200 espèces de mimosas.
  • Bormes en cultive 80.
  • Les fêtes glorifiant cette fleur éclatante de lumière ont lieu le dernier dimanche de février.
  • Elles peuvent attirer, par beau temps, dix mille visiteurs.
  • Le village a mérité le label 4 fleurs, le maximum, et s’est vu décerner la Fleur d’Or pour la grande diversité de ses plantes originaires des quatre coins du monde.
  • Le village de Bormes les Mimosas compte 7 500 habitants.
  • En été la population peut atteindre le chiffre de 60 000.

Amateur de jardins de rêve? Prévoyez aussi une sortie aux Jardins du Rayol Canadel, à proximité, mis en valeur et protégés par le Conservatoire du Littoral.

Un village ravagé par la peste

  • Après toutes ces explications devant le panorama au plus haut du village construit au XIIème siècle pour la partie supérieure et au XIVème siècle pour la partie la plus moderne en contrebas, nous sommes allés visiter la Chapelle Saint François de Paule, de style roman provençal, édifiée en 1560 en hommage à cet ermite originaire de Calabre au sud de l’Italie : il obtint de la faveur divine « la cessation du fléau de la peste » qui ravageait le village.
  • Les vitraux contemporains mis en place en 1995 par G.H. Pescadère représentent St François de Paule, la faune et la fleur méditerranéenne, accolées à la devise Caritas (Charité).

Attaque de pirates

  • St François de Paule né en 1416 dans une famille très pieuse, réputé pour ses guérisons et ses miracles, avait été appelé pour soigner le roi de France Louis XI à Plessis les Tours.
  • Ayant pris place sur un bateau à Ostie (le port de Rome) pour rejoindre Marseille, il ne put débarquer.
  • Le bateau avait été attaqué par les pirates, une sévère tempête avait aggravé la situation (mais une prière y avait remédié) si bien que le saint ermite ne put débarquer à Marseille ravagée par la peste.
  • Il arriva enfin à Bormes, sauva les Borméens de la peste, remonta le Rhône puis la Loire pour arriver à Tours.
  • Le roi lui permit de fonder quelques couvents inspirés des règles de St François d’Assise, mais il ne put être sauvé.
  • L’ermite s’éteignit également dans la ville de Plessis les Tours.
  • Nous avons continué la visite par la Draille des Bredouilles (Draille = chemin) alors empruntée par les chasseurs honteux de l’aspect définitivement plat de leur gibecière, pour éviter les moqueries de leurs amis plus chanceux au cœur du village.

Iles à l’horizon

  • Les îles se prélassent à l’horizon, la plus grande est l’Ile du Levant, réservée à l’Armée pour les trois quarts, le reste étant colonisé par des naturistes.

Si vous souhaitez combiner histoire et plages, rendez-vous sur la page Plages de ce blog qui glorifie les pages varoises, tellement plus belles et vastes que celles de la Côte!

  • Ensuite l’Ile de Port-Cros, réserve naturelle particulièrement attirante et Porquerolles qui embaume l’eucalyptus dans un environnement quasi colonial.

Une route qui longe les vignes a quelques kilometres de Bregancon

  • Le Cap Bénat que l’on voit également est privé et par derrière se trouve le Fort de Brégançon qui est un lieu de villégiature des Présidents de la République.

Rues casse-cul

  • Nous avons continué la promenade par la Place de l’Isclou d’Amour (= l’îlot), remarqué plusieurs « cuberts » (passages voûtés) entre ruelles fleuries et venelles, jeté un coup d’œil amusé à la rue Rompi Cuou (rue Casse-Cul !) plaisamment nommée car on y jetait les ordures et le contenu de son pot de chambre par la fenêtre ce qui ne manquait pas de provoquer d’inévitables glissades.
  • Nous avons ensuite rejoint l’église Saint Trophime, du nom du premier évêque d’Arles, datant du XVIIIème siècle sur la Place Georges Pompidou, président très impliqué dans la vie du village.
  • Des fresques y ont été découvertes et restaurées, elles avaient été masquées pendant la Révolution.

Sur les traces des Chirac

  • Cette église, la principale de Bormes-les-Mimosas, était fréquentée par Bernadette et Jacques Chirac alors Président de la République lorsqu’ils séjournaient au Fort de Brégançon. C’était l’occasion de chaleureux bains de foule.
  • Nous ne pouvions pas nous attarder davantage du côté du Château des Seigneurs de Fos, des remparts, des ruines, des fontaines et des places abondamment fleuries, une bonne occasion de prévoir de retourner dans ce très séduisant village un jour de grand beau temps.
  • On nous a autorisé un petit tour au marché où nous sommes tombés en extase devant des cartons remplis de figues noires à 3 €. Oui, trois petits euros seulement. Vérification faite avant dégustation, il n’y en avait que 750 grammes mais trêve de contestation car elles étaient savoureuses et mûres à point.
  • Nous avons terminé cette journée par un repas au restaurant « l’Atelier » à proximité du port de Bormes les Mimosas. Nous avons été très satisfaits du menu, du service, de la décoration, du choix de la destination de cette sortie grâce à notre organisatrice ».

Hélas pas de photos de Bormes-les-Mimosas dans mes archives donc j’ai illustré cet article avec toutes celles que j’ai prises de la plage de l’Estagnol située sur cette même commune, mi-septembre, lors d’une belle journée ensoleillée qui contraste avec ce récit. A fréquenter définitivement hors saison car elle est bien connue pour sa quasi perfection !

plage de l'Estagnol dans le Var